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tournent les faisceaux des phares étourdis

 

Une écume d’espérance chahutée par les vagues de nos consciences. Quelques vers qui tournoient, un poème qui se déploie sur le papier gondolé. Comme un cri caressant le roulis dans lequel se balancent d’insouciants navires. Comme une voix qui s’écoule sur la page par-delà les rivages de nos illusions. Quelques vers qui interpellent. Les contours de nos utopies qui se devinent dans le reflet d’une eau cristalline.

 

tournent les faisceaux des phares étourdis

 

Au cœur du vague, tournent les parois circulaires d’un minuscule phare à la puissante lumière. Et tournent les aiguilles si longues et si nombreuses, rayons d’espoir dans le noir. Et souffle la fragrance salée de l’urgence.

 

L’équilibre est précaire, l’architecture incertaine. Le futur, rafistolé. Comme un bricolage d’enfant presque hésitant et pourtant plus évident que l’eau claire qui se perd dans les tourbillons de l’innocence.

 

tournent les faisceaux des phares étourdis

 

Mais quelle heure est-il sur l’horloge de l’humanité ? Et que dire de ces flèches tirées au-delà de l’horizon où s’affaissent les berges de nos raisons ?

 

Entendrons-nous le poème jusqu’à sa dernière syllabe ? Parviendrons-nous à nous affranchir des inerties égoïstes qui nous servent de boussoles ? Oserons-nous changer de cap, hisser les voiles, affronter les tempêtes que mille actes insensés ont dressées sur nos chemins ? Et enfin laisser place à de plus vastes utopies.

 

tournent les faisceaux des phares étourdis

À l’heure de ces quelques lignes, les lueurs brillent encore. Dans un ultime effort, les aiguilles s’emploient à indiquer la gravité, à implorer l’action. Combien de temps le feront-elles ? Combien de temps pour infléchir nos destinées ? Combien de temps nous reste-t-il ?

 

Dans les vagues de nos consciences flotte encore une écume d’espérance.

L’œuvre est bancale. Presque inachevée. Et le poème, difficilement lisible. Énième métaphore d’un avenir marqué par l’impératif de nos résiliences.

 

Cette utopie ne flamboie pas. Elle n’est que l’humble terreau dans lequel pourront germer des rêves plus audacieux.

14.04.22

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Œuvre exposée au Manoir de la ville de Martigny dans le cadre de l'exposition "Les archives de nos utopies", du 11.06.22 au 25.09.22.

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